Le Jardin Extraordinaire, un projet qui sort de l’ordinaire

L’extension du Jardin Extraordinaire a été ouverte au public le 11 octobre dernier. Désormais étendu sur l’ensemble des 3,5 hectares de la carrière Misery dans le quartier du Bas Chantenay, ce jardin offre un dépaysement total au cœur de la ville. Parmi les nouveautés, un bassin de baignade de 700 m², de nouvelles voies d’escalade et une via ferrata attendue au printemps. Loïc Mareschal, paysagiste à l’agence Phytolab fait partie des concepteurs du projet. Il nous en dit plus sur les défis qu’il a fallu relever et ce que ce projet hors du commun lui a apporté.

Comment vous êtes-vous inspirés du territoire pour imaginer le Jardin Extraordinaire ?

Selon moi, un projet est nécessairement une réponse à un contexte territorial et au service de celui-ci. Nous nous inspirons donc du territoire dans l’ensemble des projets que nous concevons. De ce point de vue, le Jardin Extraordinaire, est un peu particulier. D’abord, avec cette carrière qui marque la rencontre entre le Sillon de Bretagne et la Loire, deux monuments géographiques. Ensuite, avec ce grand cirque de granit qui crée un microclimat dans lequel il fait plus chaud qu’ailleurs à Nantes. Cela nous a permis d’y installer un type de végétation qui fait écho à une tradition horticole de Nantes. Notamment avec l’importation d’espèces venues d’ailleurs. Cette végétation qui est un peu hors d’échelle crée une ambiance, renforcée par la cascade, qui évoque certains paysages des livres de Jules Verne, natif de la ville.

Quels défis a-t-il fallu relever ?

Un des principaux défis a été le délai très court. Ensuite, côté technique, nous avons dû travailler sur la stabilité du front de taille de la carrière. Nous avons renforcé des éléments et positionné les cheminements pour mettre le public à distance de certains risques, tout en rendant ce travail invisible. Un autre défi important, sur la 2e phase du projet, c’est la gestion de la baignade avec une filtration naturelle et sans produit chimique de l’eau du bassin. Cela implique une technicité jamais utilisée dans ce type de contexte.

Que vous a apporté ce projet en termes d’enseignements professionnels ?

Chaque projet apporte des enseignements. C’est comme ça qu’on progresse. Ce que je retiendrais, c’est la motivation que nous avons trouvée pour nous lancer dans un projet aussi ambitieux. À posteriori, on se dit qu’on est capables de faire ça. Ça donne envie d’aborder les futurs projets avec un niveau d’ambition renouvelé. Nous avons également pu être confortés dans l’idée que les choses fonctionnent beaucoup mieux quand chaque acteur du projet fait bien son boulot et qu’il y a une bonne coordination. Cela crée une émulation particulièrement porteuse.

Auriez-vous un conseil à donner aux futures professionnelles et futurs professionnels de votre secteur d’activité ?

J’encourage les jeunes à se lancer. Je les encourage à faire ce qu’ils ont vraiment envie de faire. Qu’ils fabriquent leurs propres commandes. Nous avons des besoins très forts de paysagistes. Les défis des territoires sont immenses, notamment ceux liés aux changements climatiques. Et nous avons besoin de jeunes qui pensent demain pour relever ces défis.