Rencontre avec Carine Martin, nouvelle présidente de Plein-Centre

Carine Martin est arrivée à Nantes par Hasard. Après des études de droit, une école de commerce et une expérience dans l’industrie de la mode, cette lyonnaise plaque tout. Elle part faire le tour du monde en voilier pendant deux ans. Une expérience qui lui a appris la résilience. Une capacité qu’elle avance comme un atout dans son parcours d’entrepreneure. Elle jette l’ancre dans la Cité des Ducs en 2000 et ouvre le Studio 54, un concept store autour du tatouage et du piercing. Vingt-cinq ans plus tard, elle devient la nouvelle présidente de Plein-Centre. Cette association des commerçantes et commerçants de centre-ville nantais regroupe 370 adhérentes et adhérents.

Comment a évolué l’offre commerciale du centre-ville nantais ?

Lorsque je suis arrivée, il y avait des commerces qui fonctionnaient très bien, mais l’offre était beaucoup plus réduite. On appelait Nantes « la belle endormie ». La ville a beaucoup changé. Le patrimoine a été rénové et valorisé, les rues se sont embellies et sont devenues piétonnes. La vie culturelle a littéralement explosé, notamment avec l’arrivée des Machines ou Le Voyage à Nantes Nouvelle fenêtre qui draine beaucoup de touristes. L’offre commerciale s’est beaucoup étoffée, mais reste équilibrée et attire toujours. Les concept store se sont beaucoup développés (les indépendants et les indépendantes représentent 70 % des commerces du centre-ville) et cohabitent avec les grandes enseignes.

Quelles sont les difficultés des commerces du centre-ville nantais aujourd’hui ?

Chez Plein-Centre nous nous appuyons sur trois piliers : la propreté, la sécurité et l’accessibilité. Plusieurs événements ponctuels sont venus entacher l’image de Nantes. Les travaux, importants et récurrents peuvent freiner l’accessibilité, et ce même si c’est temporaire et que ça va dans le bon sens. Sans doute que certaines personnes qui venaient à Nantes faire leur achats viennent moins spontanément. À cela s’ajoute le développement de l’offre commerciale des centres-bourg et des villes périphériques. Aujourd’hui les gens vont au plus près. Et d’une façon générale, le contexte de crise ne favorise pas le commerce. Les gens ont moins envie de consommer et font plus attention à leurs dépenses.

Comment leur redonner un nouveau souffle  ?

La Ville de Nantes travaille et nous accompagne sur certains sujets, comme la sécurité, la propreté, les travaux, les vacances locatives et surtout l’animation. La CCI Nantes Saint-Nazaire organise des visites de centre-ville pour les porteurs et porteuses de projets. Elles rassemblent beaucoup de monde. J’espère que tout cela va porter ses fruits. Au-delà de ça, je pense que nous sommes à un tournant. Les achats en ligne et la tendance à une consommation plus raisonnée transforment le commerce. Je suis persuadée que nous, commerçantes et commerçants, nous devons travailler sur l’expérience et le service client. Les commerces sont des lieux de rencontre et d’échange, il ne faut pas l’oublier.

Qu’aimeriez-vous impulser en tant que nouvelle présidente  ?

Je vais commencer par poursuivre le travail qui a été engagé par mes prédécesseurs. Notamment en terme de communication. Grâce à eux, nous sommes présents en ligne Nouvelle fenêtre et sur les réseaux. Nous avons également pris le virage de la transition écologique, avec une personne dédiée à ces questions. Aujourd’hui, Plein-Centre est une association arrivée à maturité. Mais, j’aimerais renforcer la mobilisation de nos adhérentes et nos adhérents. Je vais, par exemple, remettre en place des ambassadrices et des ambassadeurs de rue qui seraient dédiés à un secteur pour être au plus près du terrain. Nous allons aussi organiser un grand défilé de mode dans le centre-ville pour mettre en avant et soutenir certains secteurs qui souffrent, comme le textile et les accessoires de mode. Nous faisons face aux mêmes difficultés et j’aimerais y répondre avec une dynamique plus collaborative et plus conviviale.