Depuis 2019, Rebond a souhaité faire du ballon, un objet ultra populaire présent dans un bon nombre de foyers, un produit éco-responsable et même recyclable. Nantes Métropole Entreprises a rencontré Simon Mutschler, fondateur de l’entreprise nantaise, lauréate du fonds métropolitain en appui aux innovations de réemploi.
Une solution responsable et circulaire
De nos jours, 85 % des ballons sont réalisés au Pendjab (région à cheval entre le Pakistan et l’Inde), à partir de PVC ou de PU, deux matériaux dérivés du plastique et très polluants. “Quand je suis parti au Pendjab à l’âge de 20 ans, j’ai appris à connaître le ballon dans son entièreté, de son mode de production, à ses normes, en passant par sa fin de cycle de vie. Le ballon était un produit sur lequel il y avait énormément de choses à faire au niveau environnemental. Je trouvais qu’il y avait un écart important entre les valeurs que porte le sport et le mode de fabrication de ce produit”, raconte Simon Mutschler. Il y a 6 ans, l’entrepreneur nantais s’est donc lancé avec l’envie de créer une chaîne de production française et de travailler une économie circulaire autour du ballon. “Nous utilisons des résidus de matières organiques pour fabriquer nos ballons. Nos produits sont à 95 % mono-matière et donc sont recyclables”, affirme le fondateur de Rebond.
Plus que des ballons, des objets d’art
Sous la norme Fairtrade de l’ONG Max Havelaar, les ballons Rebond Nouvelle fenêtre ont une chaîne de production bien définie : La Montagne (Loire-Atlantique) pour la conception et la R&D, Tiffauges (Vendée) pour la production du matériau bio-sourcé, le Pendjab pour une partie de l’assemblage et Gétigné (Loire-Atlantique) pour l’assemblage et le recyclage. Bien plus qu’un simple ballon, Rebond a imaginé ce produit comme un véritable objet d’art, une pièce que l’on pourrait collectionner au même titre qu’un tableau. L’entreprise a donc fait appel à de nombreux artistes, notamment le nantais Docteur Paper, pour habiller les ballons de designs uniques. “J’ai poussé les limites du ballon pour en faire un produit artistique et haut de gamme avec des éditions limitées par exemple. Le ballon est un produit très artisanal. Il y a un parallèle avec notre historique français lié à la couture et le savoir-faire propre au ballon qui appartient historiquement au Pendjab”, raconte Simon Mutschler.
Le réemploi comme modèle
Rebond a déjà travaillé avec les plus gros clubs français et européens : l’Olympique de Marseille, le Bayern de Munich, Manchester United ou encore plus récemment le Paris-Saint-Germain, avec qui l’entreprise a souhaité réaliser des ballons conçus à partir de maillots invendables du club parisien. “Nous utilisons régulièrement des matériaux de réemploi pour confectionner nos ballons, comme des chutes de cuir de marques de luxe par exemple ou des tissus issus de maillots invendables”. Grâce notamment au fonds métropolitain en appui aux innovations de réemploi Nouvelle fenêtre, Rebond a pu mettre en place sa chaîne de production basée sur l’économie circulaire. “On a cette chance à Nantes car il y a une grande dynamique autour du réemploi Nouvelle fenêtre. Ça permet de briser les barrières et de modifier un modèle de business déjà établi pour pouvoir fabriquer autrement. Néanmoins, tout ça coûte de l’argent. Sans le fonds jamais on aurait été capables de mettre en place ce mode de production”, affirme l’entrepreneur.
A travers un objet aussi symbolique et célèbre que le ballon, Rebond a réussi à placer l’économie circulaire au centre des conversations dans un milieu où le sujet est souvent mis de côté. L’entreprise continue de s’éloigner du domaine sportif et compte ouvrir un réseau de distribution pour sa gamme artistique dans des boutiques de mode et des concept stores.
Résumé du contenu
Nantes Métropole Entreprises a rencontré Simon Mutschler, fondateur de Rebond, l'entreprise nantaise de ballons éco-responsables et recyclables.